Activité physique et MPR




Ce numéro de nos Annales est centré sur l’activité physique, à la fois sous l’angle de son évaluation et sur celui de son apport dans la prise en charge d’affections incapacitantes chroniques dont la prévalence va croissante. Cela se justifie par l’accumulation des preuves expérimentales des impacts de cette activité physique sur la réduction des incapacités motrices, la reprise des activités, la réinsertion et, in fine, l’amélioration de la qualité de la vie. Ces effets ne s’arrêtent pas là, car ils vont se développer jusqu’au sein de la cellule (amélioration de l’utilisation du glucose par la cellule musculaire par exemple), des réflexes adaptatifs de l’homéostasie locale (réduction de la dysfonction endothéliale par exemple), des régulations systémique (rééquilibrage du système neurovégétatif par exemple). Cela se traduit par une augmentation de la durée de vie, liée essentiellement à la réduction des accidents cardio- et cérébro-vasculaire, mais également par des actions connexes qui préviennent par exemple l’involution néoplasique (moindre fréquence du cancer du sein, du côlon, de la prostate), dont les mécanismes ne sont pas connus.


Le reconditionnement à l’effort est donc un puissant moyen thérapeutique et représente une activité transversale particulièrement exemplaire pour notre discipline. Ses indications débordent largement le cadre des maladies cardio-respiratoires et incluent des pathologies neurologiques, neuromusculaires, orthopédiques, rhumatismales, métaboliques et néoplasiques. L’équipe de rééducation spécialisée dans le reconditionnement à l’effort et son plateau technique s’ouvrent donc progressivement à ces nouveaux champs d’intervention pour lesquels le médecin de MPR a un rôle central de coordonateur et de prescripteur. Il doit tenir compte pour fixer les modalités des programmes de reconditionnement (intensité, durée, fréquence) de l’indication et des objectifs bien sur, mais aussi des co-morbidités si fréquentes chez des patients de plus en plus âgés. Il dispose pour cela de moyens d’évaluation fonctionnelle de mieux en mieux validés, au premier rang desquels les tests standardisés de marche, dont le test de marche de six minutes reste le plus emblématique. L’actimétrie vient désormais utilement épauler cette approche clinique et va probablement représenter à l’avenir un instrument d’analyse en routine des habitudes de vie (dépistage de la sédentarité) et de suivi des préconisations en termes d’activité physique.


La MPR par son approche globaliste et intégrative dispose ainsi d’avantages déterminants pour mettre en œuvre les programmes de reconditionnement à l’effort ainsi qu’une éducation thérapeutique plus efficace, pour laquelle l’activité physique représente un des objectifs éducatifs majeurs. Elle doit pour cela se référer aux recommandations, en intégrant chaque fois les dimensions biopsychosociales, comportementales et environnementales spécifiques à chaque patient.


Déclaration d’intérêts


Conflit d’intérêt : aucun.

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Apr 23, 2017 | Posted by in PHYSICAL MEDICINE & REHABILITATION | Comments Off on Activité physique et MPR

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